Haïti / Politique / Constitution / Plaidoyer pour le respect de la constitution du 29 mars 1987

La fameuse et courageuse résistance haïtienne face à la tempête dictatoriale des Duvalier soutenue par l’impérialisme américain pendant 29 longues et pénibles années allait donner naissance à la constitution démocratique du 29 mars 1987. ce texte traduit l’attachement viscéral du peuple haïtien aux notions de liberté, de démocratie, de citoyenneté, de justice sociale et de progrès. Les constituants l’ont bien compris et ont pris le soin de garantir à tous les haïtiens les droits et libertés fondamentaux et de barrer la route à toute velléité présidentialiste et dictatoriale jusqu’à la mise à l’écart des bourreaux d’hier pendant 10 ans, le temps imparti pour leur rééducation avant toute possibilité de leur réinsertion pleine et entière dans la cité des civilisés, dans la communauté politique. Toutefois, étant donné que les méchants ont la peau dure et l’impérialisme est parfois d’une ruse à peine perceptible, la transition démocratique n’a jusque-là pas pu aboutir. C’est ainsi que malgré la glorieuse victoire de la raison sur l’obscurantisme clairement exprimée dans la constitution de mars 1987, la sainte terre de Dessalines demeure aujourd’hui encore la scène horrible d’écoulement à flot de sang nègre par les mêmes bourreaux et collabos d’hier sous le regard <> de nos très chers amis américains, ces chantres de la démocratie et du respect des droits de l’Homme dans le monde.
Konstitisyon se papye, bayonèt se fè, se sa kriminèl yo toujou di!
Les coups d’Etat divers orchestrés par des politiciens de bas-étage soutenus par la bourgeoisie rétrograde et les puissantes ambassades occidentales, les débarquements de blancs, les multiples missions onusiennes et les nombreux cas d’ingérence ouverte, grottesque et sans scrupule depuis 1987 sont entre autres les manœuvres malheureusement à succès des BIG BROTHERS, pour utiliser un concept de Primo Levi dans sa caricature de la figure NAZIE, face au projet démocratique et progressiste de la génération 86. L’enfer des gangs et du sous-développement, c’est bien le cadeau que leur intelligence criminelle nous impose depuis!
Le mouvement Lavalas du prêtre J. B. Aristide n’a malheureusement pas su se défaire du système qu’il critiquait vertement et honorer l’espoir qu’il a tant inspiré à tout un peuple faute de maturité et de sagesse politique. Il n’a pas compris que, pour calmer les méchants et les corrompus, il n’importe pas toujours de leur ressembler.
Plus près de nous, avec l’élection frauduleuse de M. J. Martelly au Pouvoir suite au séisme dévastateur du 12 janvier, c’est à l’anéantissement accéléré de ce qui restait de l’Etat qu’on a assisté malgré les fonds de reconstruction d’Haïti et ceux de Petro Caribe entre autres.
En dépit du rejet par le peuple du chanteur populaire suite aux dégats inimaginables de son quinquennat, il a pu quand même imposer son poulain, monsieur Moïse, au pouvoir grâce au concours du Core Group et de la bourgeoisie rentière et corrompue. Pèp la bannann pi rèd!
Monsieur Moïse, malgré une gouvernance catastrophique et une illégitimité sans égale exprimée à travers diverses manifestations de masse, était déterminé à finir avec la constitution de 1987. Chemin faisant, de petites querelles de famille allaient tragiquement emporter son souffle de vie, la mafia n’a pas toujours en son sein le goût des écarts ou la tolérance de la moindre désobéissance, mais pas sa folle mission de détruire l’expression souveraine de tout un peuple car monsieur Henri, son successeur de facto, roi des haïtiens et vassal des blancs, installé dans une circonstance à peine croyable, suite à un tweet de madame H. La Lime, figure parfaite de l’impérialisme et du cynisme américain, est plus déterminé qu’un chien de chasse à terminer cette sale besogne.
Pis encore, malgré tout vide institutionel et toute absence de constitutionnalité, le nom d’une grande dame sur qui la République pensait pouvoir compter s’incline et se fait complice de cette même volonté de trahir la Patrie, celle de changer la constitution de 1987 en dehors de toutes règles et de tout consensus suffisant.
Sans regarder le projet nécessairement antipatriotique et démoniaque qui se cache derrière ces gesticulations de mauvais goût, on pourrait se demander si la calamité que vit la population depuis l’avènement du régime Tèt kale résulte d’une quelconque faille de la constitution ou s’il faut une nouvelle constitution pour stopper ce chaos ou cet enfer des gangs et de paupérisation dans lequel le pays s’enfonce depuis surtout le règne du cynique Ariel Henri. Faut-il croire que le régime Tèt kale et le Core group seraient assez bêtes pour offrir au pays une constitution qui reparerait leurs dégats et lui restituerait sa souveraineté politique et économique véritablement?
Sans se soucier de répondre à ces questions, nous pensons que si le méchant vous tend la main, c’est pour mieux vous étrangler et c’est pourquoi nous nous opposons à tout désir fou de nos bourreaux de toujours de jeter la constitution démocratique de mars 1987.
C’est ainsi que pour mieux nous berner et faciliter la réalisation de leur plan macabre, ils offrent à quelques-uns d’entre nous, connaissant la faiblesse des uns et des autres et soupesant le niveau insupportable d’insécurité et de misère dans lesquelles ils nous enfoncent, un séjour de deux(2) ans chez eux à travers un programme qui porte en son nom même tout le mépris pour un peuple d’une si grande Histoire, comme si on devait vivre de charité plutôt que de justice. Comme le souligne si bien Mary Wollstonecraft, it’s justice, not charity, that is wanting in the world. Et même là encore, ce serait incorrect de parler de charité quand c’est le voleur qui vous jette une miette de votre bien-être confisqué!
La constitution de mars 87 n’est pas parfaite comme toute œuvre humaine, elle peut être amendée ou même profondément modifiée mais cela doit se faire suivant les procédures qu’elle a elle-même tracées et par les institutions républicaines compétentes. Autrement, c’est le peuple souverain qui doit décider, dans la sérénité et sans précipitation aucune, mais non un gouvernement de facto et répugné, soutenu malgré tout par le Core group et ce qu’il symbolise. Comme le disait A. Lincoln, on peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps.

Sa pap pase! Aba pwojè kolon yo! Aba gouvènman tranzisyon kriminèl Ariel Henri an fanmi & alye a! Viv yon tranzisyon koupe fache! Viv yon Ayiti granmoun tèt li kote tout pitit li ka viv nan diyite! Viv kooperasyon! Aba tout fòm neokolonizasyon!
Le parti politique GRANDIR s’oppose à toute trahison de la constitution du 29 mars 1987.

Vive la Constitution du 29 mars 1987!
Vive Haïti!
Vive la République!

Fait à Port-au-Prince, le 29 mars 2023.

Pour authentification:
Ewhentz SAINT-JEAN
Conseiller Politique
(509) 424-993-23
Siboney ALISMÉ
Secrétaire Général
(509) 3645-4010
Wislet BIEN-AIMÉ
Coord. Général Adj.
(509) 4110-6078

LE 30 MARS 2023

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