Mes Réflexions sur l’Avenir d’Haïti. 17 Avril 2022.

Toute notre flore et toute notre faune faisaient dire à l’Américain Frederick Douglass, au 19ème siècle, qu’Haïti était une terre « strikingly beautiful ». Au vingtième siècle, tous nos grands peintres ont été inspirés par notre paysage. Au vingt-et-unième siècle que reste-t-il de tous ces attributs ?

Quand nos mornes deviennent désertiques et chauves sous le poids d’une coupe effrénée de nos arbres; quand nos plaines perdent la couche fertile de la terre à un rythme vertigineux; quand la bidonvilisation et les constructions anarchiques se poursuivent malgré le chiffre grotesque de pertes en vie humaine lors du tremblement de terre de 2010; quand nos villes principales et secondaires s’écroulent sous le poids des détritus et des déchets de toute sorte et que ces derniers sont balayés et emportés seulement par des inondations à répétition avant d’aller polluer nos belles plages et empoisonner notre flore aquatique lors de n’importe quelle petite pluie dérisoire, parce que nos dirigeants successifs, depuis des décennies, sont allergiques à toute forme d’aménagement du territoire et d’urbanisme, on est en droit de se demander ce qui restera de toute cette beauté si un cran d’arrêt ne freine pas brutalement cet état de chose et apporte les corrections nécessaires pour remettre notre pendule écologique à l’heure et la mettre au diapason avec le réchauffement climatique.

Cette terre est toujours belle et peut encore nourrir la grande majorité de notre population. Nos montagnes sont encore majestueuses et, sans démagogie, peuvent être reboisées en un rien de temps. Nos plages et nos vallées peuvent encore inciter au rêve, si nous nous donnons des leaders ayant la vision nécessaire pour élargir le champ de tant de beauté à l’interne et la faire rayonner à l’externe par la restructuration de notre système économique, les réformes apportées à nos institutions étatiques et la réinvention de notre classe politique.

Toute cette beauté, toute notre histoire légendaire et toute notre richesse enfouies loin de nos yeux méritent que nous continuons à lutter pour le renouveau de notre Pays et nous assurer qu’il renaisse de ses cendres.

Nous étions absolument seuls en 1804 et nous avons rendu l’impossible, possible. IL EST GRAND TEMPS POUR NOUS DE NOUS RENDRE COMPTE QU’AUJOURD’HUI ENCORE, COMME EN 1804, NOUS SOMMES À NOUVEAU SEULS, ENTOURÉS D’AMIS QUI NE LE SONT QUE DE NOM ET QU’IL FAUT NOUS ARMER DE COURAGE ET DE VOLONTÉ POUR RENDRE, UNE NOUVELLE FOIS, L’IMPOSSIBLE POSSIBLE POUR UN NOUVEAU PRINTEMPS HAÏTIEN.

Tout cela ne peut se faire que par la moralisation de la politique et l’avènement d’une nouvelle classe politique, par l’éducation et la conscientisation d’un nouveau type de citoyennes et de citoyens haitiens.

L’Avenir de notre Pays reste sombre et incertain puisqu’il est, depuis plusieurs décennies, mal dirigé et gouverné par des individus qui n’ont aucun sens du bien commun et qui ne se soucient guère de la place qu’ils occuperont dans L’HISTOIRE DE NOTRE NATION AUX YEUX DES FUTURES GÉNÉRATIONS.

Que faut-il alors espérer D’HAÏTI ?
Que l’exode des jeunes vers des Pays d’opportunités continue ?
Que nos ressources humaines les plus qualifiées s’expatrient ?
Que nos businessmen and businesswomen continuent de voir leurs chiffres d’affaire diminuer constamment, ce qui les porte à aller investir chez nos voisins ?

La mauvaise plaisanterie et la mauvaise gouvernance tuent ce pays et nous enfoncent dans le désespoir, dans le banditisme, dans le sauve-qui-peut, dans le ridicule, dans la honte, dans la pauvreté, dans l’assistanat, dans l’instabilité et l’ingérence accrue de l’international dans nos affaires internes.

Oui HAÏTI, NOTRE PAYS, a besoin de réformateurs et non de recyclés, de révolutionnaires et non de timorés, de compétences hors pair et non de jouisseurs, d’hommes et de femmes de caractère et non de lèche-culs, de visionnaires et non de kalbendè, de responsables éprouvés et non de parasites, de progressistes et non de défaitistes, de grands bâtisseurs et non de grands mangeurs, de créateurs de richesses et d’emplois et non de profiteurs et de fabulateurs, de justiciers et non de sitirè, d’hommes et de femmes d’honneur et de grandeur et non de scélérats, de vilains et de dépravés.

L’ HAÏTI, où doit naître un NOUVEAU PRINTEMPS, a besoin de jeunes, dynamiques, braves et fougueux tout aussi bien que de vieux armés d’expériences pratiques et de sagesse, TOUS animés d’un amour inconditionnel pour la Patrie.

Cette HAÏTI, tant souhaitée et rêvée par les couches saines de notre société, est à construire PATIEMMENT mais elle est déjà en devenir.

Cependant, un Pays, avec autant de CROYANTS : VODOUÏSANTS, PROTESTANTS ET CATHOLIQUES, ne devait pas être dans cet état .

À quoi servent alors nos prières, nos ministères, nos prédications, nos services, nos processions de masse, nos messes, nos réveils, nos cohortes, nos retraites, nos jérichos, nos la mer rouge, nos neuvaines, nos saints, nos loas, nos danses, nos bitasyon, nos lakou, nos péristyles, nos temples, nos chapelles, nos églises, nos écoles congréganistes et j’en passe … s’ils sont incapables de produire de bons et honnêtes citoyens et DIRIGEANTS, de vrais serviteurs de l’État Haïtien, de leurs cités et de leurs communautés ?

À quoi servent nos CÉLÉBRATIONS RELIGIEUSES si nous sommes incapables de réconciliation, de vivre ensemble, de progrès, de développement socio-économique , de sécurité et de stabilité politique ?

Comment expliquer, qu’en Haïti, notre Pays, où la majorité des habitants se réclament d’une confession Religieuse quelconque, qu’il y ait tant d’injustice, de disparité sociale, de corruption et de banalisation de la vie humaine et si peu d’humanité et de partage ?

En ce DIMANCHE DE PÂQUES, j’en appelle à la CONSCIENCE DE TOUS LES CROYANTS HAÏTIENS.

Quel DIEU adorons-nous ? Quel Dieu servons-nous ? Celui de l’oppression ou de la COMPASSION ? Celui de la vengeance ou du PARDON ? Celui de la pauvreté ou de L’ABONDANCE ? Celui de la laideur ou de la BEAUTÉ ? Celui de la corruption ou de L’HONNÊTETÉ ? Celui de l’amateurisme ou de la PLANIFICATION ? Celui du désespoir ou de L’ESPÉRANCE? Celui du chaos ou de L’ORDRE ?Celui de la mort ou de LA VIE ?

À cette phase de notre déchéance comme peuple, nous croyons sincèrement et fermement que nous devrions retourner aux fondamentaux de notre INDÉPENDANCE pour retrouver notre âme haïtienne, pour construire et forger notre destinée de peuple nègre libre et souverain, prospère et juste.

CELA DEVRAIT ÊTRE LA VOCATION DE TOUTES LES CROYANCES PRATIQUÉES EN HAÏTI AU NOM DE L’ÊTRE SUPRÊME, AU NOM DE DIEU pour que cessent les crimes politiques et économiques pour que tous les HAÏTIENS ET HAÏTIENNES PUISSENT, ENFIN VIVRE DANS LA PAIX SUR CETTE PORTION DE TERRE QUE NOUS ONT LÉGUÉE NOS ANCÊTRES AU PRIX DE LEUR SANG, en moralisant nos institutions, les fonctions étatiques et gouvernementales, la vie politique, les activités économiques, en un mot la SOCIÉTÉ HAÏTIENNE en général.

JOYEUSES FÊTES DE PÂQUES À TOUS LES CROYANTS !

Il EST VRAIMENT RESSUSCITÉ ALLÉLUIA!

AVEC DES FEMMES ET DES HOMMES MORAUX ET SPIRITUELS AUX PROCHAINES ÉLECTIONS GÉNÉRALES, LE RENOUVEAU, LE SAUVETAGE D’HAÏTI EST POSSIBLE. POUR L’INSTANT, IL NOUS FAUT PLANIFIER ET REPENSER AVEC COMPÉTENCE LA RECONSTRUCTION ET LE REFORMATAGE DE NOTRE PAYS. CETTE ÉTAPE NÉCESSAIRE S’IMPOSE À NOUS, COMME CE FUT LE CAS DANS D’AUTRES PAYS À DES MOMENTS CRITIQUES DE LEUR HISTOIRE.

Que cesse immédiatement cette lutte pour la prise et l’exercice du pouvoir PROVISOIRE à travers la stratégie des ACCORDS . OU NÈG BEZWEN POUVWA, SE POU LI MAREN REN LI, POU LI ALE DEVAN PÈP LA NAN ELEKSYON.

L’urgence aujourd’hui c’est de retourner à L’ORDRE CONSTITUTIONNEL dans le plus bref délai et que les MEILLEURS GAGNENT POUR SOLUTIONNER NOS PROBLÈMES LES PLUS URGENTS DE CHÔMAGE, DE CORRUPTION, DE L’INSÉCURITÉ ET DE LA RECONSTRUCTION DE NOTRE CAPITALE, PORT-AU-PRINCE, ET DE SES ENVIRONS.

L’AN PROCHAIN À VERTIÈRES.

Texte Écrit Par
Père Jean-Miguel Auguste

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Le 19 Avril 2022

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